UX de Google Home, 1ère partie : au banc d’essai

Disponible à la vente depuis novembre 2016 aux Etats-Unis, Google Home débarque enfin en France. Dès sa sortie officielle le 03 Août 2017, nos experts en ergonomie se sont empressés de l’acquérir pour tester ses capacités.Google Home version française débarque chez LudoTICGoogle Home est-il adapté à tous les utilisateurs (quel que soit leur âge, leur degré de familiarité avec la technologie, etc.) ? Quelles sont ses limites en tant qu’assistant personnel ? Répond-il aux attentes, comme l’annonce le site de support de Google (https://madeby.google.com) ?

Nous vous livrons nos premières impressions dans ce billet. D’autres suivront avec une utilisation plus poussée de son potentiel.

Prise en main : la simplicité est au rendez-vous

Nous attendions impatiemment la sortie de la version française de Google Home afin de la tester dans nos locaux. Le temps d’être livré, notre assistant « high-tech » est arrivé vendredi. Et c’est avec une certaine fébrilité que nous avons pu prononcer notre premier « Dis Google » (équivalent français de « OK Google »).

Rassemblement de l’équipe autour de la table pour déballer le cadeau. Première impression à l’ouverture de la boîte, on l’a trouvé classe (surtout en vrai).

Son look ressemble davantage à un diffuseur d’huile essentielle qu’à une enceinte, ce qui lui donne un côté zen, réconfortant. Il ne dispose pas d’écran, juste de commandes tactiles. Quand on l’appelle, il s’allume… Cool !

Dans la boite, un guide d’utilisation en 3 étapes est mis à disposition… Easy !

En moins de deux minutes, l’objet était branché et l’application Google Home installée sur notre smartphone Android de test. Il ne restait plus qu’à associer et paramétrer un compte à notre invité.LudoTIC découvre Google HomePour que l’assistant personnel soit en mesure de nous accompagner, il nous a fallu dérouler pas moins de 11 écrans de validation. Rien de bien compliqué cela dit : Google Home récupère automatiquement les données du smartphone, l’utilisateur valide et le tour est joué ! Aucune information n’est saisie manuellement; même le mot de passe du wifi, d’ordinaire si pénible à renseigner, s’est paramétré de manière autonome.

Exploration des fonctionnalités… la déception…

A partir de là, les questions ont fusé et il faut bien l’avouer : nous sommes redescendus de notre petit nuage. Certes la voix féminine, est agréable, – il ne semble pas possible de changer ce paramètre – mais la qualité des réponses laisse à désirer. Sur quinze questions posées, douze sont restées sans réponse. « Et là… » – comme le dit Google Home lui-même – « … c’est le bug ! ».

Exemples de questions posées à Google Home [GH] :

Exemple 1

Moi : « Ok Google, à quelle heure est le prochain train pour Marseille ? »

GH : « Désolée, je ne sais pas comment vous aider avec ça. Mais j’apprends encore. »

Exemple 2

Moi : « Ok Google, quand a lieu la prochaine grande marée ? »

GH : « Et là… c’est le bug ! »

Cette réplique impersonnelle nous ramène à l’impitoyable Erreur 404 rencontrée fréquemment en navigant sur le réseau internet : à défaut de comprendre la requête, Google Home répond par un code d’erreur générique et inadapté.

Les Principes de coopération de Grice décrivant les règles conversationnelles de base pour une conversation efficace ne sont pas respectés. Les maximes de relation (pertinence du propos) et de manière (être clair et donner du sens au propos) nécessiteraient une meilleure mise en œuvre.

Exemple 3

Moi : « Dis Google, quelle est la recette de la pizza Reine ? »

Google Home prend la voix d’un screen reader et nous énonce la recette d’après le site d’un référenceur de recette de cuisine. Il est presque impossible de retenir ou noter quoique ce soit, tellement la réponse est rapide.

L’un des aspects les plus importants d’une bonne conception pour une interaction vocale s’avère l’application des principes de conversation (Source : Designing Voice User Interface, Cathy Pearl).

Passées les questions, nous avons tenté l’exécution d’une commande simple : le réglage d’une alarme sur le smartphone. Cette fonction semble élémentaire pour un assistant personnel et pourtant, notre tentative s’est soldée par un échec. Google Home comprend bien notre demande, il confirme l’avoir réalisée, mais rien ne s’affiche sur le smartphone. A l’heure programmée, l’alarme ne s’est d’ailleurs pas déclenchée.

Autre tentative, avec les conseils de notre ami Google Home, nous l’avons sollicité dans la manière dont il pouvait nous aider. Il nous propose la suggestion suivante :

Exemple 4

Moi : Combien de temps dois-je mettre pour aller à mon domicile ?

Réponse de GH : Et là c’est le bug !

A ce stade nous restons perplexes. Sachant que nous avons respecté à la lettre les recommandations du support Google Home et que notre smartphone était synchronisé avec Google Maps… Que devons-nous faire pour obtenir une réponse correcte de sa part ?

Google Home est-il adapté à tous les utilisateurs ?

Comme nous sommes aussi curieux, nous avons lu la notice. Des contres-indications à utiliser cet équipement y sont mentionnées.

Certains composants de Google Home émettent un champ électromagnétique susceptible d’entraver le fonctionnement des stimulateurs cardiaques ou autre appareils médicaux. Avant d’utiliser votre appareil Google Home, consultez votre médecin ou le fabriquant de l’appareil médical en question au sujet de la distance de sécurité minimale requise entre votre appareil médical et Google Home.

Cela limite grandement les scénarios d’usage possibles… Les personnes « fragiles » appareillées de dispositifs médicaux sensibles aux champs électromagnétiques ne devraient donc pas rester à proximité d’un Google Home…

Que se passe-t-il si je reçois chez moi le grand-oncle fraîchement muni de son pacemaker ? Vais-je saboter ni une ni deux le travail du chirurgien ?

Comment peut-on éviter les éventuelles émissions nocives ? Dois-je débrancher l’appareil ? Il n’y a pas d’interrupteur !

Une intégration en demi-teinte au premier abord

Pour conclure, nos avis sont mitigés sur Google Home. A ce stade de notre exploration, Google Home ne répond qu’« 1 fois sur 2 » et il peut être un danger pour les personnes fragiles.

Nous gardons tout de même espoir quant à une utilisation poussée de ses fonctionnalités d’assistant personnel. Il nous reste plus qu’à mesurer son efficacité et son efficience. Nous vous en dirons plus dans un prochain billet.

Y’a plus qu’à ! See you soon…

Auteur/Autrice

  • Soumaya Marnaoui

    UX Designer - Soumaya mêle ses compétences en ergonomie des interfaces et en design graphique afin d’accompagner nos clients dans la conception d’interface web et logiciel. Elle aime aller à la rencontre des utilisateurs pour mieux les comprendre et concevoir des interfaces qui leur correspondent.